The Walking Dead (Saison 1)

Fort d'une expérience fournie dans le milieu du jeu d'aventure (Monkey Island, Sam and Max, Day of the Tentacle entre autre...) les petits gars de chez Telltale Game remettent le couvert et s'emparent de la franchise "The Walking Dead". Déjà bien connue des aficionados de comics ou simplement de bonnes BD, l'univers imaginé par R. Kirkman, T. Moore et C. Adlard met en proie une bande de survivants à un monde apocalyptique envahi par les morts-vivants. Très loin des codes gores ordinairement employés par les auteurs littéraires ou cinématographiques, l'approche de Kirkman est, depuis le premier tome, bien plus sociologique et psychologique. Le travail réalisé sur la cohérence des rapports humains et la profondeur des personnages force le respect et aspire littéralement le lecteur dans cette oeuvre d'une richesse impressionnante.

Bien loin de l'adaptation télévisée, le jeu vidéo reprend en grande partie l'ambiance du comic. On incarne ici - car c'est le mot- un personnage qui n'a rien d'un héros. Lee, de son prénom, possède un passif aussi sombre qu'ambiguë, qui sera plus ou moins révélé au fil de l'histoire. Ici, il ne s'agira pas de clics frénétiques hache à la main pour repousser des vagues apparemment infinies de non-morts. Le jeu reprend les codes du Point and Click, se rapprochant cependant d'avantage d'un Heavy Rain que d'un Monkey Island. Détracteurs des films interactifs, vous pouvez passer votre chemin. La comparaison s'arrête pourtant ici, puisque l’interaction du joueur avec le jeu a fait preuve d'un travail bien plus intéressant que sur le titre de Quantic Dream. Là où ce dernier s'amusait à faire de chaque déplacement une QTE souvent insipide, The Walking Dead bénéficie d'un traitement bien plus intelligent. Vous ne serez ainsi mis à contribution que dans des situations extrêmes, souvent imprévues, ou bien lorsqu'il s'agit de prendre des décisions importantes, sans compter les phases "d'exploration".



Car c'est là l'une des forces de l'univers, et donc du jeu. Les décisions même les plus anodines, ont souvent des répercussions que l'on n'aurait pas prévu de prime abord. Le joueur est ainsi amené à faire des choix, parfois dans l'urgence, dont il ne mesure les conséquences que bien plus tard. Ne vous attendez pas cependant à avoir un impact concret sur le scénario, car le jeu devra suivre sa trame quoi qu'il arrive. Cela ne signifie pas pour autant que vos choix seront sans conséquences, car il n'y a pas que sur l'histoire qu'il est possible d'agir.

Très vite dans l'aventure, Lee rencontre son premier survivant, une petite fille de 8 ans qui a bien malgré tout réussi à se mettre à l'abris. Isolée de ses parents, et désormais seule, elle formera à la manière d'Ico en son temps, cet être fragile que vous allez devoir protéger des affres d'un monde qui ne tolérera aucun excès de confiance. Il ne s'agit pas seulement d'empêcher les morts de s'en emparer, mais aussi et surtout de préserver le peu d'innocence qu'il est possible de sauver. Surprenante d'intelligence, Clémentine de son nom, constituera le centre névralgique et affectif d'une aventure émotionnelle toujours intense, parfois poignante.



C'est donc avant tout sur les rapports humains que vos choix auront une influence. On se surprend ainsi à ne pas jouer Lee, mais à véritablement l'incarner dans des situations où il sera possible de tempérer les colères, ou bien de succomber soi-même à un accès de rage. Ne pas cacher des vérités brutales, ou tenter de préserver la cohérence du groupe en biaisant la réalité, les situations sont aussi diverses que les personnages qui composent votre groupe de survivants. Les tensions montent rapidement, et il apparaît très vite que vous êtes le seul à pouvoir les désamorcer, parfois avec succès, parfois sans espoir.

Pourtant, l'ambiance n'est pas uniquement servi par un travail sur les dialogues et les personnages, mais aussi par une direction artistique de toute beauté. La patte est très proche de celle du comic. Cet aspect animation n'est d'ailleurs pas un frein au réalisme de l'univers Walking Dead et à la crédibilité de l'aventure. On est très rapidement immergé dans cet univers où se côtoient fatalité et combat pour la survie. Comme dans les livres, le combat n'est pas simplement celui de la vie contre la mort, mais surtout celui qui tend à protéger le peu d'humanité qu'il est possible de conserver face à un monde qui tend la perche à toutes les abjections possibles. Ainsi, il n'existe pas toujours que des bons et des mauvais choix. Mais tous sont lourds de conséquences.

A noter que ceux qui auront suivi de près ou de loin la version papier de la série remarqueront avec plaisir la présence (non anecdotique) de certains personnages principaux de la saga littéraire, un fan service sur lequel il serait difficile de cracher.



Au final, The Walking Dead est à mon sens une petite perle. Découpé en 5 épisodes d'une durée de vie moyenne de 2h - 2h30, ce jeu immerge le joueur en l'espace de quelques choix plus que d'autres n'y arrivent en multipliant les recours aux explosions toujours plus énormes, façon grosse production américaine. Pendant une douzaine d'heure, on partage le destin d'un groupe de survivants hétéroclite tantôt attachant, tantôt énervant, avec en point d'honneur la sauvegarde de la petite Clémentine. Le seul bémol, qui n'en est pas vraiment un, est l'absence de version française, que l'on peut palier grâce à une communauté de passionnés qui propose un patch full fr très réussi et très facile à installer. Il vous reste 15 minutes pour profiter de l'offre -50% sur Steam, je n'aurai qu'un mot à dire, courez!

Arggg, j'accroche trop à la série !! ! Je l'aurai pris sur pc si je pouvais mais mon pc portable n'est pas assez puissant pour le faire tourner correctement. Du coup pour la version console je me tâte car en VOSTA je sais pertinemment que je ne pourrais apprécier ce jeu à sa juste valeur.
Alors que faire, soit je change de machine pour récup une version VOSTFR grâce au patch ou croiser les doigts (et même brûler un cierge pour espérer une version STFR sur console).
Voilà mais en tout cas dès que je peux, je me le fais

Je pense que cet article pourrait finir en Test sur le Blog d'après moi

Bien vu StSeiya, c'est exactement ce que je disais à Medneo hier soir.
Je lui ouvre un accès...

Oh, vous êtes bien gentils, mais je ne l'ai pas du tout écris dans une optique de "test". ^^ J'en adopte la forme parce que c'est une forme que j'apprécie, mais autrement j'ai écris ça rapidement, je ne me suis même pas relu.

Si je pars dans une optique d'écrire un test, je me sens obligé d'y passer un temps monstre, j'y mets bien plus les formes, me relis une petite dizaine de fois... et au final ne suis jamais satisfait de ce que j'écris!

Et puis je n'apprécie pas spécialement le format jeuxvideo.com (une note sur 20 pour les différents aspects du jeu). Ca renvoie à une appréciation décousue de l'expérience de jeu qui pour moi n'a pas de sens.

Franchement j'aime bien justement (et je pense que les autres aussi) ta façon d'écrire le ressenti est toujours mieux qu'un test mis en forme, perso j'écris mes tests dans le métro et je ne fais pas forcement attention à la mise en forme à l'arrivée, j'écris seulement ce qui vient dans mon petit cerveau de Gamer

... J'ai rien à rajouter ^^